EMR - Les navires d'installation des éoliennes en mer manquent à l'appel
La Tribune - 21 décembre 2022
[…] La livraison du parc éolien marin du Calvados va accuser plusieurs mois de retard. En cause, des difficultés d'approvisionnement mais, surtout, le manque de navires installateurs : des mastodontes qui ne courent pas les rues.
Les 64 éoliennes marines du parc de Courseulles-sur-Mer seront finalement mises en service dans le courant du troisième trimestre 2025, soit avec un retard de huit à neuf mois sur le calendrier initialement prévu par la division Renouvelables du groupe qui porte le projet en consortium avec Enbridge et WPD.
Les navires installateurs spécialisés dans la pose de turbines sont devenus au niveau mondial aussi rares que chers. On en comptabilise une trentaine à travers le monde. Trop peu pour répondre aux besoins qui seront quatre à cinq fois plus élevés dans les prochaines années du fait de l'accroissement de la taille des projets et de la puissance des éoliennes.
Arrivée tardivement sur le marché de l'éolien marin, la France, qui voudrait disposer de 50 parcs à horizon 2050, ne peut compter sur aucun navire battant pavillon bleu, blanc, rouge, comme le rappelait en janvier dernier le président du Cluster maritime français, Frédéric Moncany, dans un rapport au ministère de la Mer. Delphine Lefrançois, déléguée générale de la filière Normandie Maritime, réclame quant à elle "une visibilité sur la planification des futurs parcs. C'est à cette condition que des constructeurs français de navires prendront le risque d'investir".
Les concessionnaires du parc du Tréport, dont la mise en service est promise en 2026 par Engie et ses partenaires, ont d'ores et déjà signé des conventions de réservation pour assurer la disponibilité des bateaux nécessaires aux travaux d'installation en mer. Même tonalité chez EDF où l'on assure que des navires seront bien sur zone pour parachever la construction du parc de Fécamp. Les disponibilités sont également acquises pour celui de Courseulles, selon le groupe.