FinX : imitation innovante
Récemment installée au Havre, la société FinX fabrique une gamme de moteurs de bateaux innovants 100 % électriques, moins énergivores, plus sûrs et moins bruyant qu'un moteur thermique à hélice, imitant l'ondulation des nageoires de poisson par biomimétisme.
Harold Guillemin, fondateur de la start up, explique son choix d'implanter en Normandie le siège social et le site de production : "des investisseurs normands ont cru en notre projet, comme Normandie participations, CA’Innove, le fonds constitué par les deux caisses régionales du Crédit Agricole Normandie et Normandie-Seine, et Normandie Littoral". Si le centre R & D reste en région parisienne, la société ambitionne de produire ses moteurs en Normandie dès l’année prochaine. Des partenaires industriels normands ont d'ores et déjà été identifiés. "nous avons sourcé des partenaires industriels potentiels pour faire fabriquer nos pièces métalliques et plastiques et assembler nos moteurs dans la région, détaille Harold.
Dans un premier temps, ce sont les moteurs Fin5 destinés à équiper des petits voiliers ou des bateaux de plaisance sans permis qui seront concernés. Sur le plan industriel, FinX prévoit de livrer 800 moteurs produits en Normandie dès 2023 et affiche comme ambition d’atteindre la barre des 10 000 moteurs en 2026. La croissance de l'entreprise va bon train. Son effectif est passé de 10 à 20 en quelques mois avec une perspective de 80 emplois d'ici trois ans.
Parmi la gamme innovante de moteurs produits par la société FinX, le modèle Fin150 a valu à la société d'être lauréate de l’appel à manifestation d’intérêt du Corimer (Conseil d’orientation pour la recherche et l’innovation des industriels de la mer) 2022. A moyen terme, la start up s'est fixé un objectif majeur : équiper les bateaux de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 devant se dérouler sur la Seine de ses moteurs électriques à membrane ondulante.
Alexandra Corsi-Chopin, responsable des relations institutionnelles pour FinX, tient à préciser : "Loïck Peyron est le parrain de l'entreprise. Il est notamment à l'origine du design de la marche arrière sur le moteur Fin5. Ce moteur se manœuvre comme un stick de voilier". Le célèbre navigateur vainqueur de la Route du Route en 2014 est un fervent défenseur de l'océan et ne manque jamais l'occasion de dénoncer les facteurs de pollution marins, y compris ceux que génère la course au large.
Dans cette logique de préservation du milieu marin, Alexandra ajoute : "l'adoption de l'électricité pour alimenter nos moteurs en énergie s'accompagne d'un couplage avec des batteries de type lithium fer phosphate, qui présentent un niveau de cyclage profond inégalé. Sur le moteur Fin150, il sera également possible de réaliser une connexion avec une pile à hydrogène". Et de conclure : "FinX est une belle histoire, celle d'un moteur qui ne broie plus la flore et la faune marines, ne rejette ni huile ni fumée, n'émet pas de pollution sonore". Et qui, cerise sur le bateau, est fabriqué en France, sous l'étiquette "Made in Normandy".