L'ENSAM, une nouvelle école maritime au Havre
ParisNormandie - 8 février 2021
[…] L’ENSAM, École Nationale de la Sécurité et de l’Administration de la Mer, quittera son siège historique nantais en septembre prochain, pour venir s’installer au Havre.
Édouard Perrier, son directeur, se réjouit des nouvelles potentialités que représente ce déménagement, notamment grâce à un partenariat avec l’ENSM. Entretien.
Quelle est la vocation de l'ENSAM ?
Édouard Perrier: "cette école forme les agents publics qui portent les politiques publiques maritimes de l’État. C’est donc un service à compétence nationale qui est rattaché à la Direction des Affaires maritimes au sein du ministère de la Mer. Notre structure est relativement modeste puisque nous sommes seize personnes, mais nous nous appuyons sur un réseau de plus de 300 intervenants. Nous formons les agents publics et les fonctionnaires, à la fois en formation continue et en formation initiale. Nous présentons aussi la particularité d’avoir, au sein de notre établissement, une grande école militaire qui forme des officiers administrateurs des Affaires maritimes. Simultanément civile et militaire, notre école se situe à la confluence de toutes les politiques maritimes de l’État".
Quelles opportunités présente le site du Havre pour votre école ?
EP : "l’école est actuellement colocalisée à Nantes avec le site de l’ENSM, l'École Nationale Supérieure Maritime. Or, l’ENSM va déménager pour se rapprocher de l’École centrale de Nantes. Donc, la question se posait de savoir ce que l’ENSAM allait faire. Nous avons vu de nombreux intérêts et convergences à rapprocher le siège de l'ENSAM de celui de l’ENSM du Havre. Un bâtiment aux infrastructures très modernes est apte à nous accueillir. Il y a également tout un vivier pédagogique avec les enseignants de l’ENSM très intéressant pour nous. Nous espérons d’ailleurs avoir un partenariat aussi étroit avec l’ENSM du Havre que celui que nous avions avec l’école de Nantes. Et Le Havre est une ville portuaire, une ville maritime, avec un écosystème très intéressant, un trafic maritime important, un peu de réparation navale : nous sommes véritablement au cœur de sujets qui nous préoccupent. Sans oublier une place universitaire très dynamique. Nous réfléchissons déjà aux projets que nous pourrions mener avec Sciences Po".
Envisagez-vous des synergies de formation ou la mutualisation des enseignants, par exemple ?
EP : "il y a une vraie dynamique au Havre et la proximité des sièges des deux écoles ENSAM et ENSM est très cohérente pour pouvoir se rapprocher et, vraisemblablement, construire des choses ensemble, telle que la mutualisation des enseignements, effectivement. Mais aussi élaborer des choses qui n’existent pas aujourd’hui. Grâce à un partenariat plus dense avec l’ENSM, nous pourrions proposer des formations ensemble, sur le plan européen ou à l’étranger. Nous pourrions développer cette partie internationale, car l’ENSM cultive déjà ce regard vers l’étranger. À deux, nous serons plus forts, et si nous pouvions bénéficier de l’appui de toute la communauté universitaire, nous aurions vraiment une offre pédagogique très intéressante à proposer, un centre de gravité de la formation maritime".
Propos recueillis par Eléonora Hurillon-Ajzenman