Le gouvernement veut relancer les crédits carbone et biodiversité en France

Les Echos- 20 février 2025
[…] Agnès Pannier-Runacher souhaite intensifier la mobilisation des financements privés pour le climat et la biodiversité. Lors d’une réunion avec différentes parties prenantes, elle a annoncé des évolutions pour dynamiser les crédits carbone et biodiversité en France.
Créé en 2018, le Label bas-carbone a financé plus de 1 500 projets, permettant d’éviter 6 millions de tonnes de CO₂, soit 1,5 % des émissions françaises. « Ce n'est pas l'épaisseur du trait », s’est félicitée la ministre. Pour améliorer leur attractivité, ces crédits pourront désormais être annulés et échangés, une demande forte du marché. Elle insiste également sur la nécessité d’une transparence accrue afin de garantir que les projets financés contribuent réellement à la réduction des émissions.
Concernant les crédits biodiversité, leur mise en œuvre est plus complexe. Reposant sur les sites naturels de compensation, de restauration et de renaturation (SNCRR), ces dispositifs ont du mal à se développer, avec seulement trois sites agréés depuis 2023. Des acteurs comme l’ONF et les ports de Marseille et Haropa prévoient cependant de nouvelles demandes.
Toutefois, ce mécanisme suscite des critiques, notamment sur le principe de compensation. « On est très nombreux à dire que baser les crédits biodiversité sur un principe de compensation est précisément la direction à écarter », souligne Arthur Pivin de Carbone 4. Face à ces inquiétudes, des groupes de travail seront mis en place pour renforcer les garanties aux investisseurs et lever les freins au développement de ces instruments.